Les belligérants du Yémen parviennent à un accord de désescalade financière négocié par l’ONU, selon l’envoyé


DUBAI, 23 juillet — Le gouvernement yéménite et les rebelles houthis soutenus par l’Iran ont convenu de mettre un terme aux sanctions bancaires alors qu’ils luttent pour le contrôle des institutions financières du pays, ont annoncé aujourd’hui les Nations Unies.

Les Houthis combattent une coalition dirigée par l’Arabie saoudite depuis mars 2015, quelques mois après avoir pris le contrôle de la capitale Sanaa et de la plupart des centres de population du Yémen, forçant le gouvernement internationalement reconnu à se replier vers le sud, à Aden.

En décembre, les rebelles et le gouvernement s’étaient engagés à respecter une feuille de route dirigée par l’ONU pour mettre fin à la guerre, acceptant d’œuvrer à « la reprise d’un processus politique inclusif ».

Mais les attaques des Houthis contre les navires de la mer Rouge depuis novembre et les représailles américaines et britanniques qui ont suivi ont suspendu les pourparlers de paix.

Hier, les deux parties ont informé Hans Grundberg, l’envoyé de l’ONU au Yémen, qu’elles « s’étaient mises d’accord sur plusieurs mesures pour désamorcer la situation », a indiqué un communiqué du bureau de Grundberg, qui a remercié l’Arabie saoudite pour son « rôle important » dans la négociation de l’accord.

Cette décision intervient alors que les parties belligérantes se battent pour le contrôle des banques du pays, toutes deux confrontées à une grave crise financière.

Leur dernier accord implique « l’annulation de toutes les décisions et procédures récentes contre les banques par les deux parties et l’abstention à l’avenir de toute décision ou procédure similaire », a déclaré le bureau de l’envoyé.

En mai, la banque centrale contrôlée par le gouvernement a interdit les transactions avec six banques de Sanaa, contrôlée par les Houthis, pour non-respect d’un ordre de délocalisation à Aden.

En conséquence, les bureaux de change, les agences de transfert d’argent et les banques dans les zones contrôlées par le gouvernement ne pouvaient plus travailler avec ces institutions financières.

Les rebelles, qui dirigent leur propre banque centrale et utilisent des billets de banque différents avec des taux de change différents, ont déclaré que cette mesure était une tentative déguisée des États-Unis et de l’Arabie saoudite d’exercer une pression financière sur le système bancaire houthi.

Les Houthis ont riposté en interdisant toute transaction avec 13 banques d’Aden, ce qui signifie que les habitants des zones contrôlées par les rebelles ne peuvent plus recevoir de transferts de fonds par leur intermédiaire ni retirer et déposer des fonds.

Après avoir conclu leur dernier accord, les parties belligérantes convoqueront « des réunions pour discuter de toutes les questions économiques et humanitaires sur la base de la feuille de route (de l’ONU) », a déclaré le bureau de Grundberg.

Il a souligné « la nécessité pour les parties de collaborer en vue d’une économie qui profite à tous les Yéménites et soutient la mise en œuvre d’un cessez-le-feu national et la reprise d’un processus politique inclusif ».

Le communiqué indique que les parties belligérantes ont également convenu de régler les différends concernant Yemenia, la compagnie aérienne nationale du pays, qui a accusé les Houthis d’avoir gelé ses fonds détenus dans les banques de Sanaa.

Des réunions seront « convoquées pour aborder les défis administratifs, techniques et financiers auxquels l’entreprise est confrontée », indique le communiqué.

Les vols de la compagnie aérienne yéménite reprendront entre Sanaa et la Jordanie, et le nombre de voyages quotidiens sera porté à trois, selon l’accord. La compagnie aérienne yéménite assurera également des vols vers Le Caire et l’Inde « quotidiennement ou selon les besoins », selon le communiqué. — AFP



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