Kit Harington est la vedette de la pièce scandaleuse Slave Play à Londres – notre verdict | Théâtre | Divertissement


L’indice se trouve dans le titre. L’absence d’article défini ou indéfini suggère que la pièce de Jeremy O Harris n’est peut-être pas tout ce que l’on attend.

Et c’est vrai, ou plutôt, ce n’est pas vrai. C’est l’une des pièces les plus controversées jamais jouées à Broadway. Elle arrive en Grande-Bretagne avec une provocation toute prête. La présence de Kit Harington dans le rôle de Jim, le seul personnage anglais d’une pièce par ailleurs entièrement américaine, est un exemple intelligent de casting transculturel. Harington prouve une fois de plus qu’il peut tenir la scène aussi bien que n’importe qui et va au-delà de ce qui est demandé en enlevant son… euh… kit dans les scènes finales.

La production du réalisateur Robert O’Hara comporte des avertissements qui incluent de la nudité, des relations sexuelles simulées et plus de mots en N que dans un film de Tarantino. Se déroulant à deux époques – en dire plus serait gâcher un coup de théâtre – le film s’ouvre dans une plantation du Sud avant la guerre de Sécession où les relations entre esclaves et maîtres et/ou maîtresses sont pour le moins complexes.

Une quantité extraordinaire de manigances sexuelles a lieu (la directrice de l’intimité Claire Warden avait du pain sur la planche) qui mène à un interrogatoire sur le métissage, c’est-à-dire les rapports sexuels entre différentes races.

Mais tout n’est pas noir ou blanc dans la pièce. La couleur, la race, le désir et les retombées des relations interraciales sont au cœur de la pièce, mais rien n’est évident dans sa présentation. Sur un décor en miroir, les personnages se reflètent (ainsi que le public), ce qui accentue le sentiment de voyeurisme.

Aujourd’hui, les disputes entre les trois couples interraciaux sont guidées par deux observatrices – l’une noire, l’autre blanche – dont la dynamique de pouvoir est loin d’être confortable. Tout cela est très intelligent et ce qui le sauve de la disparition de ses propres fondements est un sens de l’humour pervers et des images surprenantes.

Quand Jim ne fait pas la différence entre un cantaloup et une pastèque, on sait qu’on est entre les mains d’un dramaturge enjoué. Le personnage de l’acteur blanc Dustin (James Cusati-Moyer) qui insiste sur le fait qu’il n’est pas blanc pour ne pas offenser son petit ami noir Gary (Fisayo Akinade) ajoute un élément supplémentaire de malice.

Le plus satisfaisant de tout est que Harris s’amuse énormément à déconstruire le discours thérapeutique et les dangers de l’intervention psycho-sexuelle. C’est drôle, intelligent et sans aucun doute stimulant, mais pas aussi scandaleux ni aussi profond qu’il le souhaiterait.

Slave Play est à l’affiche au Théâtre Noël Coward jusqu’au 21 septembre

Billets : 0344 482 5151



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