Commentaire : Le rapatriement des prisonniers américains de Russie sera la dernière grande victoire de Biden


BIDEN DANS UNE ÉPAVE

Mais de tels succès en politique étrangère sont rares. Les échecs, les faux pas et les frustrations sont plus fréquents.

En décembre 1992, le successeur de Reagan, George H.W. Bush, a envoyé des troupes américaines en mission humanitaire en Somalie. L’opération a été un véritable désastre pour Bill Clinton, qui a dû les retirer. Lors de sa propre finale en 2000, Clinton a à son tour lancé un appel à la paix entre Israéliens et Palestiniens. Cette initiative est tombée à plat et a conduit à la deuxième Intifada.

L’analogue le plus proche et le plus inquiétant de Biden est Lyndon Johnson en 1968, un autre démocrate qui s’est volontairement retiré de la course à la présidence en faveur de son vice-président. Johnson s’est ensuite employé à mettre fin à la guerre du Vietnam, mais a échoué dans la politique en Indochine ainsi qu’aux États-Unis, où la campagne de Richard Nixon a saboté les pourparlers de paix.

Ivo Daalder, directeur du Conseil de Chicago sur les affaires mondiales et ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), me dit que Biden se trouve dans une situation similaire à celle de Johnson et qu’il est donc tout sauf libéré.

Certes, Biden aimerait bien préserver son héritage. Mais pour cela, il doit passer le flambeau à Harris, qui partage sa philosophie internationaliste, plutôt que de le voir s’en prendre à Donald Trump, un nationaliste imprévisible et un diplomate qui détruirait volontiers le travail de Biden pour consolider les alliances de l’Amérique et isoler ses ennemis autoritaires.

Au Moyen-Orient, Biden a peu de chances de remporter une victoire tardive et aura de la chance s’il parvient à éviter le désastre. Son objectif est d’empêcher que les guerres entre Israël et le Hamas et entre Israël et le Hezbollah ne se transforment en un conflit régional impliquant les États-Unis et l’Iran.

Mais cet effort est devenu encore plus difficile après l’assassinat des dirigeants des deux groupes terroristes, l’un à Beyrouth, l’autre à Téhéran. Biden continuera également à travailler sur un pacte avec les Saoudiens, mais il n’a aucune chance de le faire passer au Congrès avant son départ, et Riyad pourrait de toute façon ne pas lui offrir un bon accord, ni à lui ni aux Israéliens.



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