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En raison du changement climatique, les petites nations insulaires sont confrontées à une menace existentielle et non à une inquiétude lointaine. Crédit : PNUDAvis de Munkhtuya Altangerel (Suva, Fidji)vendredi 12 avril 2024Inter Press Service

Ces nations subissent le poids de la crise climatique, malgré leurs contributions minimes. Des petites communautés confrontées à une menace existentielle et non à une inquiétude lointaine. Le temps des changements progressifs est révolu ; des mesures décisives sont nécessaires pour éviter que le Pacifique ne devienne un récit édifiant et non plus un paradis.

Trente-neuf États membres de l’ONU et 20 membres associés des commissions régionales sont classés comme PEID et dans le Pacifique, le bureau du PNUD aux Fidji couvre 10 de ces petites îles en première ligne de multiples crises planétaires.

Même si le Pacifique partage des points communs avec les autres PEID, il convient de noter que la région est confrontée à des vulnérabilités uniques qui la distinguent des petites îles d’Afrique et des Caraïbes.

Les PEID du Pacifique ont connu des progrès en matière de développement humain, mais des disparités persistantes subsistent. Nous assistons à un recul de l’égalité des sexes – son pire déclin depuis deux décennies – et les femmes sont les plus touchées lorsqu’il s’agit de postes de direction.

Moins de sept pour cent des hommes politiques du Pacifique sont des femmes, contre 27 pour cent à l’échelle mondiale, un chiffre qui met en évidence la nécessité d’un changement radical.

Les impacts du changement climatique ne font aucune discrimination. Les acteurs du changement au sein des PEID4 doivent donner la priorité et plaider en faveur d’une gouvernance climatique renforcée. Crédit : Bureau du PNUD dans le Pacifique

Les inégalités de revenus restent profondément ancrées, tant au sein des pays insulaires du Pacifique que lorsque l’on compare les données du Pacifique avec celles des autres PEID d’Afrique et des Caraïbes. Remédier à cette disparité nécessite une approche multidimensionnelle, y compris une transition juste vers une énergie propre et verte.

Alors que le pétrole représente encore environ 80 pour cent de l’approvisionnement énergétique total du Pacifique et que les PEID du Pacifique paient plus que toute autre région pour un kilowatt d’énergie, un changement décisif est nécessaire pour accroître l’utilisation des énergies renouvelables par rapport à leur taux actuel de seulement 17 pour cent – une nécessité pour la protection de l’économie bleue de notre région et la stabilité financière de nombreuses communautés du Pacifique.

Ne nous attardons pas plus longtemps sur ces 10 années, le chœur qui résonne dans notre Pacifique Bleu réclame de l’action. Traçons notre cap pour la décennie à venir et veillons à ce que les trois points suivants soient en tête de l’agenda des dirigeants lorsque le SIDS4 débutera le 27 mai.

Gouvernance climatique

Les impacts du changement climatique ne font aucune discrimination. La réalité de cette menace en constante évolution et de plus en plus destructrice constitue un obstacle quotidien pour les communautés, des Palaos au nord aux Tonga au sud, en passant par tous les petits États insulaires intermédiaires.

Pour s’adapter à cette nouvelle normalité, les acteurs du changement du SIDS4 doivent donner la priorité et plaider en faveur d’une gouvernance climatique renforcée. Des initiatives telles que le projet de gouvernance pour un développement résilient du PNUD Pacifique offrent un modèle : favoriser une prise de décision fondée sur les risques et dirigée par les communautés pour garantir que chaque choix de développement prend en compte et renforce la résilience aux impacts omniprésents de notre climat.

Cette focalisation sur la gouvernance climatique n’est plus facultative pour les PEID du Pacifique : c’est la pierre angulaire d’un avenir sûr.

Nous n’avons pas besoin de faire appel à la sympathie, mais plutôt à des solutions.

Nous savons également qu’avec l’impact du changement climatique devenant plus fréquent et plus intense, l’adaptation est plus importante que jamais. Cette urgence d’adaptation est particulièrement évidente à Tuvalu, où l’élévation prévue du niveau de la mer verra plus de la moitié de sa capitale Funafuti submergée d’ici 2050.

Pour Tuvalu, l’adaptation n’est plus un choix, c’est une nécessité. Avec des terres limitées et une élévation du niveau de la mer, les solutions innovantes sont primordiales. Le Projet d’adaptation côtière des Tuvalu (TCAP) revêt une importance encore plus grande dans ce contexte.

En construisant de nouvelles terres plus élevées et en mettant en œuvre une protection côtière fondée sur la science, le TCAP vise à sauvegarder les communautés et les infrastructures de Funafuti, devenant potentiellement la seule zone habitable d’ici 2100 – ou même 2050 sur la base de modèles climatiques intensifiés. Ce projet sert de modèle pour l’adaptation côtière à travers le Pacifique.

Le TCAP incarne cet esprit en réimaginant les pays insulaires du Pacifique pour garantir qu’ils soient prêts pour un avenir où non seulement les terres et les moyens de subsistance sont protégés, mais aussi un avenir où les traditions et coutumes culturelles peuvent continuer à prospérer.

Pour Tuvalu, l’adaptation n’est plus un choix, c’est une nécessité. Avec des terres limitées et une élévation du niveau de la mer, le projet d’adaptation côtière de Tuvalu revêt une importance encore plus grande. Crédit : Bureau du PNUD dans le PacifiqueTendances futures et numérique

Les caractéristiques géographiques des PEID du Pacifique, avec des populations très dispersées, créent des défis fondamentaux en matière de connectivité numérique. Alors que les PEID du Pacifique font face à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, la technologie peut servir d’outil pour un avenir durable, en responsabilisant les communautés et en défendant les droits de l’homme.

Alors que les PEID du Pacifique continuent de renforcer leur infrastructure des TIC, il reste un défi crucial : garantir que chacun bénéficie de ces progrès. L’accès inégal à la technologie peut aggraver les inégalités existantes. Les progrès technologiques et leur utilisation dans le Pacifique peuvent donc être considérés comme un outil permettant de renforcer, et non d’affaiblir, le tissu social de la région.

Même si les technologies de pointe – notamment l’intelligence artificielle – offrent des solutions innovantes, naviguer sur la corde raide de la planification d’un avenir numérique nécessite une approche nuancée.

Pour libérer tout le potentiel des avancées numériques dans les PEID du Pacifique, il est essentiel de donner la priorité à des stratégies de gouvernance numérique inclusives. Cela nécessite des politiques conçues autour de la responsabilité, de l’inclusion et des droits de l’homme, garantissant que la technologie renforce, et non affaiblit, le tissu social.

Alors que le monde se rassemble pour le SIDS4 à Antigua-et-Barbuda, en gardant à l’esprit ce qui précède, réimaginons le récit des nations insulaires du Pacifique. Nos vulnérabilités sont indéniables, mais notre résilience l’est aussi.

Source : Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)

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