Des manifestants tunisiens réclament l’expulsion d’un campement de migrants


TUNIS, 4 mai ― Des centaines de Tunisiens se sont rassemblés aujourd’hui dans la ville d’El Amra pour protester contre les camps de fortune accueillant des migrants originaires principalement de pays d’Afrique subsaharienne, a constaté un correspondant de l’AFP.

La manifestation dans cette petite ville du centre de la Tunisie fait suite aux récentes mesures répressives prises par les autorités contre des campements similaires dans la capitale Tunis et dans d’autres régions, souvent à la suite de plaintes de résidents locaux.

A El Amra, les manifestants ont appelé au « départ » des migrants et à l’expulsion « rapide » des milliers de personnes qui y séjournaient, a indiqué le correspondant.

Le député Tarek Mahdi a déclaré que la « solution immédiate » devrait être d’amener les migrants à « quitter les zones urbaines et les villes ».

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La situation est devenue « inacceptable » et « les autorités doivent trouver une solution », a déclaré Mahdi, qui représente El Amra au parlement.

Il a ajouté que d’autres pays devraient aider la Tunisie à faire face à un « flux très important » de migrants.

La ville est située à environ 40 kilomètres au nord de Sfax, un point de départ clé pour les voyages maritimes à destination de l’Europe, d’où les migrants ont été expulsés de force à la fin de l’année dernière.

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De nombreux migrants ont fui vers des villes comme El Amra, établissant des campements avant de pouvoir entreprendre la périlleuse traversée de la Méditerranée, alors que les autorités tunisiennes et l’Union européenne ont intensifié leurs efforts pour freiner la migration irrégulière.

Une vague de violence anti-migrants l’année dernière, à la suite des remarques du président Kais Saied qui a décrit les étrangers « illégaux » comme une menace démographique, a également poussé de nombreuses personnes hors des grandes villes vers des villes plus petites.

Les migrants qui tentent la traversée maritime à la recherche d’une vie meilleure en Europe visent souvent l’Italie, dont l’île de Lampedusa se trouve à environ 150 kilomètres de Sfax, la deuxième ville de Tunisie.

Ces dernières semaines, les autorités ont effectué des descentes dans plusieurs campements, détruisant des tentes et expulsant des migrants.

Le Forum tunisien non gouvernemental pour les droits sociaux et économiques a déclaré que les autorités de Tunis ont vidé vendredi les campements et expulsé des centaines de demandeurs d’asile, de migrants et de réfugiés, les envoyant dans des bus vers une zone occidentale proche de la frontière algérienne.

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a indiqué que des « mesures de sécurité » avaient été prises pour « faire face aux attaques contre des biens publics et privés ».

Le mois dernier, la Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est rendue en Tunisie pour la quatrième fois en moins d’un an pour signer des accords visant à freiner la migration.

La veille de sa visite, Saied a déclaré que la Tunisie ne devait pas devenir « un pays de transit ou d’installation » pour les dizaines de milliers de migrants qui tentent chaque année de traverser la Méditerranée vers l’Europe. -AFP



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