« Il n’y a aucune justification à ces massacres », a déclaré la Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères
Le bombardement israélien d’une école de Gaza est injustifiable, a déclaré samedi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. L’attaque menée plus tôt dans la journée par l’armée israélienne aurait fait une centaine de morts.
Borrell s’est dit « horrifié par les images » de la scène. L’école Tabeen, dans le centre de la ville de Gaza, aurait été utilisée pour abriter des personnes déplacées. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes, ont indiqué les autorités locales, ajoutant que le bilan pourrait s’alourdir car certaines personnes n’ont pas encore été extraites des décombres.
Selon les estimations des médias, jusqu’à 6 000 personnes auraient trouvé refuge dans l’école lorsque celle-ci a été touchée par trois missiles israéliens. Jérusalem-Ouest a affirmé qu’elle visait un « centre de contrôle du Hamas » dans l’établissement. Le groupe militant palestinien basé à Gaza a nié avoir une base dans l’école.
« Au moins dix écoles ont été prises pour cible ces dernières semaines. Rien ne justifie ces massacres », a écrit Borrell sur X (anciennement Twitter). Il a ajouté que l’UE était « consternée par le terrible bilan global » du conflit entre Israël et le Hamas.
Les combats ont éclaté après une attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre 2011. Les militants ont tué environ 1 100 personnes lors d’un raid contre des colonies israéliennes près de Gaza et pris plus de 200 personnes en otage.
Jérusalem-Ouest a riposté par une campagne de bombardements suivie d’une opération terrestre à Gaza. Les hostilités ont coûté la vie à environ 39 800 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. Borrell a estimé ce chiffre à 40 000 à son poste.
Plus tôt samedi, Moscou a condamné l’attaque israélienne, se déclarant « profondément ébranlé » par les événements. La Russie appelle Israël à « s’abstenir d’attaquer des cibles civiles », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ajoutant qu’« il n’y a et ne peut y avoir aucune justification à de telles actions ».
Plusieurs pays, dont le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, ont tenté de négocier une trêve entre les parties belligérantes. Jeudi, la Maison Blanche a publié une déclaration commune de Washington, Doha et Le Caire appelant les deux parties à conclure un cessez-le-feu et à échanger les otages détenus par le Hamas contre des détenus palestiniens détenus par Israël.
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a vivement critiqué cette proposition, la qualifiant de « capitulation » et de « piège dangereux ». Ses propos ont suscité l’indignation à Washington. Le conseiller à la communication de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré que l’administration du président Joe Biden « ne permettra pas aux extrémistes de faire dérailler les choses ».
Borrell a également critiqué samedi Smotrich, dénonçant l’opposition du ministre des Finances à l’accord. « Un cessez-le-feu est le seul moyen de mettre fin aux massacres de civils et d’assurer la libération des otages », a-t-il déclaré.