MILWAUKEE, 16 juillet — Donald Trump a été accueilli en héros lundi lorsqu’il est entré dans l’arène de la Convention nationale républicaine avec une oreille droite bandée lors de sa première apparition publique depuis qu’il a été blessé lors d’une tentative d’assassinat ce week-end.
Quelques heures après avoir remporté la nomination officielle pour être le candidat républicain à la présidentielle et avoir annoncé le sénateur de droite JD Vance comme son colistier, Trump est entré dans le Fiserv Forum de Milwaukee flanqué de ses assistants et a salué ses partisans le jour de l’ouverture de ce qui devrait être un rassemblement triomphaliste.
Trump, qui doit prononcer un discours officiel d’acceptation jeudi, s’est assis au son du tube patriotique du chanteur country Lee Greenwood « God Bless the USA » sans faire de remarques mais semblait particulièrement ému par l’ovation enthousiaste qu’il a reçue d’une salle comble.
« C’était absolument incroyable. Je veux dire, juste penser à ce qu’il a traversé, et venir ici aujourd’hui parce qu’il se soucie vraiment de lui », a déclaré à l’AFP Susan Sweeney, déléguée de l’Illinois, lors de la convention.
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C’était le deuxième grand moment de la journée pour la foule républicaine, qui avait éclaté en acclamations plus tôt lorsque Trump avait annoncé Vance, âgé de seulement 39 ans, comme son choix à la vice-présidence, récompensant un ancien critique sévère devenu l’un de ses partisans les plus intransigeants.
Alors que Trump, 78 ans, est de plus en plus confiant quant à un retour surprise à la Maison Blanche – malgré de multiples problèmes juridiques et deux impeachments qui ont assombri son premier mandat – le président Joe Biden est ébranlé par la faiblesse des sondages et les inquiétudes des démocrates concernant sa santé.
Porte-étendard d’un nouveau type de populisme qui a fait son apparition sous Trump, Vance est également l’un des vice-présidents les moins expérimentés de l’histoire moderne.
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Mais il adhère au mouvement isolationniste et anti-immigration de l’ancien président, America First, et est encore plus à droite que son nouveau patron sur certaines questions, notamment l’avortement, où il adhère aux appels à une législation fédérale.
Des sondages solides
Il s’est d’abord fait connaître grâce à ses mémoires de 2016, « Hillbilly Elegy », un récit à succès de sa famille des Appalaches et de son éducation modeste dans la Rust Belt, qui a donné une voix au ressentiment de la classe ouvrière rurale dans l’Amérique laissée pour compte.
Tournant le dos à l’opposition républicaine précédente à Trump, dont il avait un jour dit qu’il pourrait être « l’Hitler de l’Amérique », Vance s’est réinventé et a finalement obtenu le soutien de l’ex-président lors de la course au Sénat de l’Ohio en 2022, lançant ainsi son ascension fulgurante.
Quelque 50 000 républicains se sont rassemblés sur les rives du lac Michigan pour une convention de quatre jours, quatre mois avant le jour du scrutin.
Ce rassemblement intervient alors que le pays est sous le choc après une tentative ratée d’un homme armé visant à tuer Trump lors d’un rassemblement à Butler, dans l’ouest de la Pennsylvanie, samedi.
L’attaque, qui a tué un passant et laissé Trump avec l’oreille ensanglantée qui a nécessité un bandage, devait dominer les débats.
En tête dans de nombreux sondages, malgré sa condamnation dans l’affaire criminelle de pots-de-vin à New York, Trump respire la confiance.
À 81 ans, Biden doit quant à lui faire face à des appels de son propre camp pour qu’il abandonne la course en raison de préoccupations liées à son âge.
Sa campagne a publié une déclaration affirmant que le programme Trump-Vance « supprimerait les droits des Américains, porterait préjudice à la classe moyenne et rendrait la vie plus chère, tout en bénéficiant aux ultra-riches et aux entreprises avides ».
Message d’unité
Trump a déclaré au New York Post qu’il avait « préparé un discours extrêmement dur » sur « l’horrible administration » de Biden pour le prononcer lors de la convention.
Alors que certains républicains, dont Vance, cherchaient à imputer cette attaque à la rhétorique anti-Trump des démocrates, Trump a déclaré qu’il avait déchiré cette version en faveur d’une autre qui, il l’espère, « unifiera notre pays ».
Cela signifie néanmoins qu’il doit maîtriser son instinct de régler ses comptes, comme le démontre son appel à ses supporters pour qu’ils « se battent » dans les secondes qui ont suivi l’attaque de samedi.
Affaibli après sa défaite électorale en 2020 et l’émeute qui a suivi au Capitole menée par ses partisans, Trump a passé une grande partie des quatre dernières années à remodeler la politique républicaine.
En installant des fidèles, dont sa belle-fille Lara Trump, à la tête du Comité national républicain, le milliardaire a effectivement écrasé la dissidence au sein du parti.
Il a remporté une nouvelle victoire lundi, un juge ayant rejeté l’une des poursuites pénales engagées contre lui, concernant des accusations selon lesquelles il aurait mis en danger la sécurité nationale en conservant des documents top secret après avoir quitté la Maison Blanche. — AFP