La Norvège bloque une vente de terres uniques dans l’Arctique pour empêcher l’acquisition du Svalbard par la Chine


OSLO, 1er juillet — Le gouvernement norvégien a annulé aujourd’hui un projet de vente du dernier terrain privé de l’archipel stratégique arctique du Svalbard afin d’empêcher son acquisition par la Chine.

La propriété isolée de Sore Fagerfjord, dans le sud-ouest du Svalbard — 60 kilomètres carrés de montagnes, de plaines et d’un glacier — était à vendre pour 300 millions d’euros (1,5 milliard de RM).

L’archipel est situé à mi-chemin entre la Norvège continentale et le pôle Nord, dans une région arctique devenue un point chaud géopolitique et économique à mesure que la glace fond et que les relations deviennent de plus en plus glaciales entre la Russie et l’Occident.

Le Svalbard est régi par un cadre juridique inhabituel qui permet aux entités étrangères de prendre pied dans la région.

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Un traité signé en 1920 reconnaît la souveraineté norvégienne sur le territoire, mais il accorde également aux citoyens des puissances signataires – parmi lesquelles la Russie et la Chine – les mêmes droits d’exploitation de ses ressources minérales.

La Russie, par exemple, entretient depuis des décennies une communauté minière de charbon au Svalbard, via l’entreprise publique Trust Arktikugol.

Mais la Norvège, soucieuse de protéger sa souveraineté, ne verrait pas d’un bon œil que la propriété tombe entre des mains étrangères, et le gouvernement a déclaré lundi qu’une vente potentielle nécessiterait l’approbation de l’État en vertu de la loi sur la sécurité nationale.

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« Les propriétaires actuels de Sore Fagerfjord… sont ouverts à la vente à des acteurs qui pourraient contester la législation norvégienne au Svalbard », a déclaré la ministre du Commerce et de l’Industrie, Cecilie Myrseth.

« Cela pourrait perturber la stabilité de la région et potentiellement menacer les intérêts norvégiens », a-t-elle ajouté.

L’avocat Per Kyllingstad, qui représente les vendeurs, a précédemment déclaré à l’AFP avoir reçu des « signes concrets d’intérêt » de la part d’acheteurs chinois potentiels qui « manifestent depuis longtemps un réel intérêt pour l’Arctique et le Svalbard ».

Ce terrain est une occasion unique de s’emparer du « dernier terrain privé du Svalbard et, à notre connaissance, du dernier terrain privé de l’Extrême-Arctique », a-t-il déclaré.

Kyllingstad n’a pas immédiatement répondu à l’annonce du gouvernement.

Le vendeur du bien est une société contrôlée par un Norvégien d’origine russe, selon les médias locaux.

Les critiques sont sceptiques quant au prix et à la faisabilité de la vente. La propriété, située au sud-ouest de l’archipel où il n’existe aucune infrastructure, couvre des zones protégées où la construction et le transport motorisé sont interdits, ce qui la prive de toute valeur commerciale.

En 2016, le gouvernement a déboursé 33,5 millions d’euros pour acquérir l’avant-dernier terrain privé du Svalbard, près de Longyearbyen, qui aurait également été convoité par des investisseurs chinois. — AFP



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